• not président normal de nouveau dans la tourmente

    Le Point.fr - Publié le 10/04/2013 à 12:04 - Modifié le 10/04/2013 à 14:59

    Le chef de l'État va être cité comme témoin lors du procès de René Teulade, son ancien suppléant en Corrèze. "Le Point" publie des documents embarrassants.

    François Hollande et l'ancien ministre socialiste des Affaires sociales René Teulade, en 2001. © AFP
    Par  ET AZIZ ZÉMOURI

    • hazard du calendrier judiciaire et nouvel embarras pour le chef de l'État : le procès en appel, le 15 mai, du sénateur socialiste René Teulade dans le scandale de la Mutuelle de retraite de la fonction publique (MRFP). Selon nos informations, le président de la République devrait être cité comme témoin devant la cour d'appel de Paris qui jugera pour "abus de confiance" celui qui fut également son ancien député suppléant en Corrèze de 1997 à 2002. Le comité d'information et de défense des sociétaires (CIDS) de la MRFP veut faire entendre l'actuel président de la République. 

    Il est impossible de contraindre François Hollande, compte tenu de son statut de chef de l'État, à répondre à cette convocation. Néanmoins, durant la campagne présidentielle, François Hollande avait pris l'engagement de rompre avec les anciennes pratiques et affirmé qu'il répondrait à toute convocation concernant le Parti socialiste du temps où il en était le premier secrétaire.

    En 2011, le pape du mutualisme français, ministre des Affaires sociales du gouvernement Bérégovoy, avait été condamné en première instance à 18 mois de prison pour avoir profité d'avantages indus. La proximité entre René Teulade et François Hollande est telle que le 20 octobre 2012, lors de son discours de clôture de la Mutualité française, le président de la République lui a rendu un hommage appuyé avec ces mots : "René Teulade auquel je suis lié par une fidélité corrézienne."

    Lourde ardoise

    Le nom de François Hollande apparaît dans le dossier d'instruction et dans le jugement, au chapitre des associations proches du PS hébergées par la mutuelle. En fait, François Hollande fut de 1984 à 1986 l'éphémère trésorier de Cause commune, l'association présidée par Danielle Mitterrand. Or, cet embryon de la Fondation France Libertés a laissé une ardoise de 156 860 francs dans les comptes de la fameuse mutuelle. "Je n'avais pas connaissance des conditions du bail, ignorant même s'il y avait un bail ou pas", a justifié François Hollande lors de son audition par la PJ, le 24 avril 2006. 

    Or, dans le jugement rendu en 2011 par le tribunal de grande instance de Paris, on apprend qu'un certain Georges Petret, directeur technique de la société patrimoniale de la MRFP, a affirmé sur PV en date du 31 janvier 2001 qu'il avait écrit à François Hollande le 26 juin 2000 pour l'informer que "certains administrateurs permanents de la mutuelle étaient bénéficiaires d'un grand nombre d'avantages qui ne respectaient pas l'esprit mutualiste". Il était notamment question du logement que René Teulade occupait d'abord comme président puis comme président honoraire au 8, rue de Solférino, dans le 7e arrondissement à Paris. Un appartement mitoyen du propre bureau de François Hollande, alors premier secrétaire du PS, situé au 10 de la même rue. Pour la petite histoire, c'est par cette proximité géographique que Teulade avait justifié cet avantage : "Cet appartement ne pouvait être attribué à n'importe qui..."

    Cette affaire arrive presque en même temps que la convocation du chef de l'État, cité comme témoin par Gérard Dalongeville, l'ancien maire PS d'Hénin-Beaumont, dans le procès sur les malversations de la fédération socialiste du Pas-de-Calais

     


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