• les DJEUNES

    INFO LE FIGARO - Plus jeunes et plus violents, leurs membres sont à l'origine d'affrontements qui ont fait six morts et 252 blessés en 2011.

    http://carte.franceserv.com/index.php?year=2011&month=6

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    Composées de jeunes de plus en plus violents n'hésitant plus à attaquer frontalement les forces de l'ordre, pas moins de 313 bandes écument le pays. À l'origine d'une bataille rangée presque chaque jour en métropole, leur activisme croissant s'est soldé en 2011 par un bilan de six morts et 252 blessés. Cet édifiant constat émane d'une note de la sous-direction de l'information ­générale (Sdig, ex-renseignements généraux) de la Direction centrale de la sécurité publique.

    Le document confidentiel, daté du 19 janvier dernier et que Le Figaro a pu consulter, brosse la radioscopie d'un phénomène qui gangrène la vie des quartiers et inquiète le ministère de l'Intérieur. Pour la première fois, les analystes ont procédé à un inédit «toilettage dans l'identification et le nombre des bandes». «Un bilan précédent, faisant état de 600 bandes n'était plus à jour, concède un fonctionnaire de haut rang. Nous avons éliminé les structures inertes pour ne retenir que les gangs vraiment actifs, articulés autour d'un noyau stable de “caïds” capables de passer à l'action pour contrôler leur quartier, se battre contre des rivaux ou les forces de sécurité intérieure…»

    «Rixes communautaires»

    D'emblée, le rapport révèle que l'activité des 313 bandes varie selon des «fluctuations saisonnière». Le nombre des affrontements, estimés à 27 en juin et 24 en septembre, reflue à une dizaine en juillet et août. «Les départs estivaux hors du territoire national de certains jeunes et les vacances scolaires expliquent cette baisse, décrypte le rapport. Ceux qui restent dans leur quartier ne sont plus influencés par l'effet de groupe…».

    Si une part des rixes a pour origine la «recherche du monopole sur des trafics de stupéfiants» ou «l'affirmation d'une supériorité sur un territoire donné», les experts s'attardent sur quelques «rixes communautaires».

    Ainsi, précise la note «le quartier sensible de Bourtzwiller à Mulhouse (Haut-Rhin) a été le théâtre d'affrontements violents le 10 septembre 2011 entre une quarantaine de Tchétchènes et une centaine de Maghrébins fortement armés (Flash-Ball, fusils de chasse…)». Des Mahorais ont été quant à eux « stigmatisés pour leur manque d'intégration» à Lons-le-Saunier (Jura). Et ils ont subi des attaques à l'arme blanche dans un quartier sensible de Limoges (Haute-Vienne) car ils étaient accusés «de ne pas respecter les codes de la cité».

    Soulignant que «246 des 331affrontements recensés étaient armés en 2011, soit 74,32% des cas (contre 63,84% en 2010)», le document déplore une spectaculaire «montée de la violence lors des rixes» qui «accentue le sentiment d'insécurité parmi la population». À 61 reprises, les armes à feu ont parlé en 2011, contre 43 fois l'année précédente, «pour se protéger d'autres bandes ou pour se livrer à des vols qualifiés, des intimidations, des extorsions de fonds ou encore des ventes de stupéfiants».

    Tournevis et marteaux deviennent des armes

    «Face aux risques d'interpellation pour port d'arme prohibée, les membres des ­bandes utilisent des objets quotidiens ­passe-partout (tournevis, marteaux, béquilles), observe la Sdig. Pour échapper à la nouvelle législation condamnant la participation à une bande violente, les délinquants utilisent des nouvelles armes par destination, dont les armes électriques de défense de type “choqueur”.» En vente libre sur Internet, elles envoient une intense décharge au contact de la cible. Associées à l'usage de lacrymogène, leur emploi peut avoir des conséquences tragiques.

    Comme ce 26 novembre dernier, lorsqu'une «dizaine d'individus encapuchonnés» ont aspergé de gaz un voyageur de 18 ans près de Canteleu (Seine-Maritime) avant de lui faire subir une décharge. « Immédiatement, le visage du jeune homme s'embrasait, détaille la note. Les flammes s'étendaient à plus de 50 centimètres autour de la tête de la victime. Celle-ci, qui ne faisait partie d'aucune bande, a été grièvement brûlée.» Les auteurs, interpellés dans la foulée, et qui n'avaient jamais croisé leur proie auparavant, étaient âgés de 17 ans à peine.

    «Culte de l'argent facile»

    «La part des mineurs impliqués est en forte hausse», relève le rapport. Désormais, ils représentent 56% des 992 aficionados de gangs interpellés, contre seulement 40% en 2010. «Depuis plus d'un an, les constitutions de bandes juvéniles (moins de 13 ans) sont détectées dans plusieurs cités d'Ile-de-France, préviennent les experts. Imitant le comportement des “grands” qui leur servent de référence en l'absence d'autorité parentale, ces jeunes s'approprient leurs “valeurs”.

    En quête d'affirmation et de reconnaissance, ils utilisent intensivement les réseaux sociaux (Facebook, Skyblog, Twitter…) pour cultiver une image résolument ancrée dans le culte de l'argent facile et de la violence armée…»


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