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    Jean-François Derec, parrain de SOS Racisme, condamné pour racisme

    Les magistrats de la riante 17e Chambre du Tribunal Correctionnel de Paris ne savent plus où donner de la plaidoirie avec tous ces racistes décomplexés qui osent outrancièrement afficher leurs opinions dignes des nostalgiques du Ku Klux Klan.

    C’est vrai, c’est infernal. D’ailleurs, le JT de Rance 2 nous l’a encore rappelé ce soir-même avec un reportage de sept minutes, entièrement consacré au racisme des Français qui osent protester contre ceux qui importent leurs si belles et si enrichissantes cultures. Quelle ingratitude, je vous jure !

    Quel plaisir de voir dans ce reportage deux charmants jeunes garçons issus de l’immigration, bien habillés, bien coiffés, polis, à l’aise, s’affirmant patriotes comme nous mais devenant soudainement trop intimidés par les caméras pour chanter la Marseillaise… L’un d’eux montre deux bobos qu’il a dans le dos suite à l’affaire d’Aigues-Mortes où un couple, William et Monique, en a pris pour quatre ans pour avoir « tiré en l’air » avec une arme, selon les dires d’un témoin direct de la scène. Comprenne qui pourra.

    Le climat nauséabond qui n’en finit plus de grandir a donc répandu ses miasmes jusqu’à la 17e. L’accusé ? Jean-François Derec, comédien, juif polonais. Cette dernière précision est d’importance.

    Ce dernier, parrain de SOS Racisme (sans S), vient d’être condamné à 2 000 euros avec sursis et un euro de dommage et intérêt pour racisme, après l’accusation d’un vigile dont il a forcé le passage il y a un an, alors que celui-ci tentait de lui barrer l’accès à une loge de théâtre.

    Le vigile n’a que peu apprécié l’affront et, sans doute vexé et un tantinet rancunier, a accusé JF Derec de l’avoir traité de « sale nègre », ce que le comédien nie avec véhémence, tout en reconnaissant cependant l’avoir traité de « con ou de connard borné et buté ».

    Désireux de montrer sa bonne foi, l’acteur en fait cependant des tonnes : « je n’ai jamais traité quelqu’un de… Je ne peux même pas le dire devant vous ».

    Selon son avocat, un témoin de la scène aurait fait un témoignage qui ne concordait pas avec les déclarations du vigile – d’ailleurs absent du tribunal -, ce qui, dans une période non troublée, aurait certainement suffi à accorder un non lieu à l’accusé.

    Seulement voilà, nous sommes dans une période troublée. Ajouté à cela que la « cultissime  » 17e Chambre se situe dans une sorte de quatrième dimension judiciaire, on ne s’étonnera pas de ce que lesdites contradictions aient un peu glissé de la balance de la justice, et échappé à la perspicacité de nos bien-aimés magistrats.

    Parrainer SOS Racisme n’aura donc pas été suffisant à Jean-François Derec pour prouver qu’il n’est pas raciste. C’est dire ce qui peut nous tomber dessus si on en n’est pas parrain et qu’on est accusé par un vigile vexé ! Car aujourd’hui nous vivons dans un climat délétère où tout un chacun, dès l’instant qu’il vient d’ailleurs, peut nous faire condamner  rien qu’avec l’accusation de racisme, peu importe qu’elle soit réelle, peu importe les incohérences. Gaulois, blancs, à tous les coups l’on perdra. Il nous faudra accepter tout ce qui passera par la tête de ceux que nous accueillons car ils auront toujours raison. Il faudra par exemple accepter de donner une cigarette à tous ceux qui nous en demanderont, et si l’on ne fume pas, on sera bien avisé d’en avoir tout de même un paquet sur soi, juste au cas où… L’enfer, c’est maintenant.

    Aujourd’hui donc, JF Derec, parrain de SOS Racisme (toujours sans S), vient de découvrir qu’il pouvait y avoir parmi ceux qu’il défend des individus pas forcément bien intentionnés et que les gentils et les méchants peuplent la terre sans distinction de couleur et de géographie. Dingue non ?

    J’expliquais au début l’importance de préciser le fait que le comédien soit juif polonais, ce qui dans l’absolu n’a strictement aucun intérêt, mais qui résonne étrangement dans cette affaire, car Jean-François Derec à un moment donné de son procès se défend d’être raciste parce qu’il est… « juif polonais ». Donc selon lui, le seul fait d’être juif polonais suffirait à le disculper de l’accusation de racisme. En somme, tous les Français peuvent légitimement se faire accuser de racisme (de préférence s’ils sont blancs), sauf ceux d’origine juive polonaise qui ne posséderaient donc pas naturellement ce gène nauséabond.

    Mince alors, moi qui pensais naïvement que le racisme n’avait pas de frontières…

    Il est tout de même hallucinant qu’au 21e siècle on en soit réduit à devoir rédiger des articles sur un racisme qui nous est odieux, sur cette maladie pourtant éradiquée depuis longtemps de notre sol (si tant est qu’elle y ait été autrefois répandue), tout cela parce que des associations assoiffées et gavées de subventions s’escriment avec force à l’installer avec le succès et les dommages que l’on sait.

    Caroline Alamachère                                                                              

    Jean-François Dérec est juif ashkénaze d'origine polonaise. Il débute avec des petits rôles au cinéma dans les années 1970, comme dans La Septième Compagnie au clair de lune[2], avant de décrocher quelques rôles plus importants par la suite, par exemple dans Marche à l'ombre, Le Grand Chemin, Génial, mes parents divorcent !.

    Mais c'est à la télévision qu'il se fait remarquer en 1982, dans Le Petit Théâtre de Bouvard, puis dans La Classe (en duo avec Guy Lecluyse). En 2000, il devient chroniqueur dans l'émission de Laurent Ruquier, On a tout essayé. Après l'arrêt de l'émission en 2007, il a animé une chronique quotidienne décalée sur la chaîne française NT1, Dérec fait son intéressant.

    En 2002, il est l'auteur et interprète d'un one-man-show joué trois cents fois à Paris et en province. Son sketch le plus célèbre est alors Le Téléphone rose dans lequel il interprète Gérard Bouchard, un homme passant un coup de téléphone à une boîte vocale de téléphone rose. Il joue également le rôle du voleur de biscuits dans une publicité pour les biscuits « Petit Écolier » de LU.

    Il a publié plusieurs romans.

    Jean-François Dérec est ambassadeur de l'association fédérative La Voix de l'enfant.


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