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la fin de l'euro
Faut-il
nous préparer à la fin de l'euro ?
Simone Wapler
Le "portefeuille
permanent" est-il encore d'actualité ?
Eric
FryFaut-il nous préparer à la
fin de l'euro ?
Simone WaplerFaut-il nous
préparer à la fin de l'euro ? Il faut parfois lire la presse étrangère pour bien
prendre la mesure de ce qui nous attend. La presse anglo-saxonne n'aime ni
l'euro, ni l'Union européenne. Le dernier numéro de The Economist fait
sa couverture sur la France et titre "Un pays dans le déni".Mais la presse
allemande, elle, ne peut être taxée d'europhobie. Petit à petit, le débat se
profile en Allemagne : tout ceci en vaut-il la peine ? Tout, c'est-à-dire
l'orthodoxie monétaire jetée aux orties, les 1 000 milliards d'euros de LTRO
donnés en pâture aux banques..."Pourquoi
défendent-ils toujours ce luxe de la retraite à 60 ans ? Pourquoi refusent-ils
la diminution du nombre de fonctionnaires ? Si la France doit éponger ses
dettes...", se demandent les Allemands (Christian Schubert, dans
Courrier International).Le débat n'éclate
pas encore au grand jour car nous sommes en période électorale, mais il commence
à poindre.C'est d'ailleurs
regrettable que l'étranger ne nous mette pas la pression – ou que les médias ne
la répercutent pas. Tout le monde aurait intérêt à ce que le débat s'élève et
s'attaque aux véritables problèmes : la dette, le déficit, le hors-bilan
(engagement de retraite des fonctionnaires).Cette semaine est
tombée une note de marché de Natixis intitulée "L'Allemagne pourrait-elle finir
par préférer la fin de l'euro ? Notre réponse est négative". Dans cette
note, Patrick Artus évalue la perte de compétitivité qui serait due à
l'appréciation du mark et les pertes que subirait l'Allemagne sur ses capitaux
placés à l'étranger.Il résulte de ses
calculs que le coût de la rupture est beaucoup trop élevé par rapport à
celui des renflouements secs. Dans ce dernier cas, il ne s'agirait non
plus de prêts mais de dons faits par l'Allemagne pour que les pays faibles
bouclent leurs budgets.Cependant, dans une
seconde note, Patrick Artus se prend à douter : "On arrive finalement à une
conclusion très inquiétante : si d'une part les prêts aux pays déficitaires ne
peuvent pas être permanents, et si d'autre part le chômage nécessaire à la
disparition du déficit extérieur est insupportable, enfin si le fédéralisme est
toujours rejeté par les pays du Nord de la zone euro, on ne peut pas éviter le
retour de la crise de balance des paiements (du financement extérieur) de ces
pays."Tout vient d'un
constat somme toute très simple : les fameux gains en compétitivité dont on nous
rebat les oreilles ne s'improvisent pas du jour au lendemain. Les domaines
d'excellence de certains pays qui arrivent à exporter ne sont pas des pans
d'industrie qui se façonnent du jour au lendemain.L'autre solution
pour arriver à limiter son déficit, c'est de réduire son train de vie en
l'adaptant à ses rentrées. Diminuer son train de vie signifie réduire sa
consommation et donc cela se paie par du chômage... beaucoup de
chômage.Quant au
fédéralisme dont parle Patrick Artus, c'est la mutualisation de la pauvreté et
là, ce n'est pas gagné. En général, une majorité se dégage toujours pour
partager la richesse mais pour la pauvreté, c'est une autre histoire.Pour le moment les
1 000 milliards d'euros de prêts de la Banque centrale européenne ont acheté un
mois de tranquillité (ce qui nous met le jour à 33 milliards
d'euros).Un mois seulement
car déjà, les taux de l'Espagne, du Portugal et de la Grèce commencent à
remonter. Acheter du temps c'est bien si on a un plan, mais s'il n'existe pas
c'est tout simplement ruineux. A moins que le plan ne soit tout simplement la
poursuite de la politique de la planche à billets jusqu'aux élections grecque et
française.
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