C'est un rassemblement inédit et plutôt étonnant : la première conférence internationale des nationalistes. L'initiative est japonaise et vient de l'organisation d'extrême-droite Issuikai, qui ne compterait pourtant que quelques dizaines de membres.
Surtout, Issuikai s'oppose à la présence américaine dans l'archipel nippon et prône des théories controversées. Elle estime notamment que l'ampleur du massacre de Nankin est exagérée et doute du « caractère forcé » de la prostitution des « femmes de réconfort », ces 200.000 Asiatiques, essentiellement coréennes qui servirent de « filles à soldats » à l’armée nippone.
« Patriotes de tous les pays, unissez-vous ! »
L'idée du rassemblement internationale a plu. Plusieurs partis européens, qui comptent, eux, bien plus que quelques dizaines de membres, ont répondu à l'invitation. C'est le cas du British National Party, du FPÖ autrichien, du Vlamms Belang flamand ou encore du Jobbik hongrois, et donc du Front national. Ils plancheront sur des thèmes tels que « les problèmes de l'Union européenne, l'impact de la globalisation sur la souveraineté des Etats, l'identité » ou encore les tentatives de diabolisation de leur action par leurs adversaires. Une déclaration commune devrait être adoptée. L'occasion de mettre en pratique l'une des déclarations de Jean-Marie Le Pen : « Patriotes de tous les pays, unissez-vous ! »
Les participants auront également l'opportunité de faire un peu de tourisme culturel. Le Pen, Gollnisch et les autres leaders devraient ainsi se retrouver le 15 août, jour anniversaire de la capitulation du Japon, au sanctuaire Yasukuni de Tokyo. Une visite qui fera sans doute polémique, notamment en Chine ou en Corée puisque c'est dans cet endroit que sont honorés les quelque 2,5 millions de soldats japonais morts au combat dont, entre autres, quatorze criminels de guerre de classe A. Selon Bruno Gollnisch, il n'y a pas de problème : « Nous n’allons pas faire l’apologie de la politique impérialiste qui a été celle du Japon il y a 70 ans. Nous rendons hommage au courage malheureux de soldats, fussent-ils dans le camp adverse. »
Gollnisch, opération présidence
Au delà de l'hommage, l'escapade japonaise pourrait surtout servir à un rapprochement du Front national avec d'autres partis de l'extrême droite européenne, notamment le FPÖ autrichien du défunt Jörg Haider et le Vlamms Belang flamand. Depuis plusieurs années, ces organisations préfèrent en effet s'afficher aux côtés d'associations françaises groupusculaires et nettement plus radicales comme la Nouvelle Droite Populaire de Robert Spieler et Roland Hélie ou encore le Bloc identitaire, inventeur de la soupe identitaire, distribuée aux pauvres mais interdite aux musulmans car à base de porc.
L'occasion est donc belle pour le FN. Elle l'est également pour Bruno Gollnisch, vice-président qui voudrait devenir calife à la place du calife, de se rapprocher de Jean-Marie Le Pen. Très présent sur la scène politique française dans le débat sur la déchéance de la nationalité, Gollnisch joue cette fois la carte internationale. Avec un même objectif : reprendre un peu du terrain perdu sur Marine Le Pen en vue de la succession du leader frontiste.
QUOI DE PLUS NORMAL QUE DE PRENDRE EXEMPLE SUR UN PAYS PROSPERE OU LE PEUPLE BENEFICIE DES RICHESSES PRODUITES
IL N'Y A PAS DE SECRET
SI LE JAPON A SI BIEN REUSSIT C'EST PARCE-QUE LES JAPONAIS SONT ULTRA-NATIONALISTES COURAGEUX ET TRAVAILLEURS
Le Japon reste la 2e économie du monde au 1er semestre
Le Japon est resté la deuxième puissance économique du monde devant la Chine au premier semestre 2010 en termes de produit intérieur brut (PIB) nominal, selon les chiffres annoncés lundi par le gouvernement japonais.
AFP/Archives
D'après les calculs officiels, le PIB nominal du Japon pour le premier semestre s'est établi à 2.578,1 milliards de dollars, contre 2.532,5 milliards de dollars pour celui de la Chine durant la même période.
En revanche, le gouvernement japonais a reconnu que le PIB nominal de la Chine avait été supérieur à celui du Japon durant le seul deuxième trimestre (avril à juin).
Le PIB nominal chinois pour ces trois derniers mois s'est établi à 1.336,9 milliards de dollars, tandis que celui du Japon était de seulement 1.288,3 milliards de dollars, selon les conversions officielles.
Le gouvernement japonais a donné ces indications en annonçant que le produit intérieur brut (PIB) du Japon, exprimé en termes réels, avait progressé de 0,1% au deuxième trimestre par rapport à celui du premier, soit une augmentation de 0,4% en rythme annualisé.
Ces chiffres, qui montrent un net ralentissement de la croissance japonaise, comparée à celle observée les deux trimestres précédents, sont nettement en-deçà des prévisions.
Le Japon s'attend à ce que la Chine lui ravisse la place de deuxième puissance économique du monde cette année ou la prochaine, compte tenu de la dynamique de son voisin. La Chine est en phase de développement accéléré alors que le Japon est devenu une des nations les plus avancées il y a plusieurs décennies, après un bond dans les années 1960-1970.
Tous les économistes s'accordent à dire que la Chine est déjà un géant économique du calibre du Japon d'un point de vue purement statistique, compte tenu notamment de son poids démographique dix fois supérieur. Ils notent cependant que le Japon conserve une avance en termes plus concrets de conditions et niveau de vie moyens, de déploiement des infrastructures, d'éducation généralisée, de prestations sociales et autres critères tangibles.
Reste que, confronté au vieillissement et à la diminution de sa population, ainsi qu'à un élargissement des inégalités sociales après 20 ans d'instabilité économique, le Japon s'interroge sur les moyens à mettre en oeuvre pour que son activité économique reste vive, malgré la baisse du nombre d'actifs.
L'équation est d'autant plus difficile que le pays est surendetté et qu'il risque de voir son tissu industriel d'effilocher.
De plus en plus tributaires de la demande extérieure, les entreprises japonaises implantent en effet davantage de sites à l'étranger, au détriment de l'économie intérieure. Ce faisant, elles espèrent réduire leurs frais et capter une nouvelle clientèle, notamment dans les pays émergents comme la Chine, tout en minimisant les risques liés aux variations brutales des cours des monnaies.