• jamais deux sans trois

    Après l'Irac et la Lybie, deux guerre déclanchées suite à des mensonges, une fois de plus cette méthode est mise en pratique pour bombarder la Syrie . Nos hommes politiques sont ils vraiment aussi cons pour tomber dans le panneau, ou nous prennent ils vraiment pour des cons pour nous faire avoir une troisième fois, nos lèches babouches, alliés inconditionels de l'Amérique et d'Israel risquent cette fois de nous mener à la Troisième Guerre Mondiale .

    La guerre en Syrie est en train de remettre la Russie au centre du jeu diplomatique international.

    Depuis l’annonce d’une opération militaire américaine, et devant un unanimisme bêlant de chefs d’États occidentaux sans envergure, le président Vladimir Poutine fait désormais figure de sage. Aujourd’hui, il est le seul à vouloir privilégier la voie diplomatique, et il est surtout le seul à remettre en cause la version livrée par Washington sur l’utilisation de gaz sarin par l’armée syrienne.

    En fait, cette « affaire syrienne » n’est que l’ultime étape d’une opération stratégique d’envergure menée dans la région. En effet, les États-Unis sont à la manœuvre (comme ils avaient fait en Ukraine ou en Géorgie) pour organiser et soutenir les révolutions du grand « Printemps arabe ». Washington désigne les bons démocrates, fustige les méchants dictateurs, et les anciens alliés d’hier deviennent les parias du jour. L’administration Obama fait et défait les marionnettes arabes au gré de ses intérêts immédiats dans la région : pétrole, gaz, armement… et Israël.

    Face à cette stratégie de domination impérialiste (au sens où l’entendait Hannah Arendt), très peu de voix s’élèvent pour dénoncer cette géopolitique de circonstance où une superpuissance modèle la carte politique d’une région du monde à la lecture de ses seuls intérêts. La Chine a essayé de s’y opposer via le Conseil de sécurité, mais son système politique la décrédibilise durablement. Comment donner des leçons de respect des droits de l’homme quand on maintient sa population sous un joug de fer ? En fait, seule la Russie porte aujourd’hui une parole différente et une vision du monde distincte de la doxa américaine.

    Le face-à-face entre Russes et Américains à propos de la question syrienne est essentiel pour l’avenir et l’équilibre du monde. Au-delà de la problématique immédiate sur l’identité des utilisateurs de ces gaz de combat, cette opposition russe nous permet de porter un regard différent sur la résolution des crises politiques.

    Pour Washington, la seule voie possible est avant tout militaire. La doctrine est simple et a été maintes et maintes fois utilisée, des Balkans au golfe Persique en passant par l’Asie centrale ou l’Afrique de l’Est : d’abord frapper fort pour déstabiliser le régime en place et éliminer les forces en présence ; ensuite imposer de nouveaux dirigeants plus dociles et économiquement plus profitables aux États-Unis.

    Pour arriver à cette fin, tous les moyens sont bons, surtout celui de la désinformation et de la manipulation médiatique. En effet, depuis plusieurs mois et plus intensivement depuis quelques jours, les médias américains relayés par la presse européenne affirment (en s’appuyant sur les « témoignages » de l’Observatoire des droits de l’homme en Syrie, financé en partie par des fonds américains) que « l’armée de Bachar el-Assad gaze son propre peuple ». Souvenez-vous, cette même méthode de désinformation avait été utilisée avant les interventions militaires contre Saddam Hussein, Mouammar Kadhafi ou Slobodan Milošević.

    En France, en réponse aux allégations américaines, notre bon président et son ministre des Affaires étrangères ne cessent de répéter leur incantation préférée : « On ne peut pas rester les bras croisés devant ce massacre… » On assiste à un triste spectacle où Paris, tout comme Londres, Berlin ou Tel Aviv se rangent derrière le grand frère et en appellent à « une réaction internationale immédiate »… Avec ou sans l’accord de l’ONU.

    Moscou, dernière capitale à refuser d’obéir aux injonctions de Barack Obama, se permet même de le menacer de « ripostes conséquentes » et demande à l’Europe d’arrêter ses « pressions inutiles ».

    Cette affaire syrienne peut être pour l’Europe, et la France en particulier, une occasion de retrouver une certaine autonomie politique en refusant de s’aligner sur les USA. Auparavant, quand Soviétiques et Américains se partageaient le monde, la voix de Paris était entendue au Moyen-Orient. Désormais, c’est la Russie qui joue ce rôle d’empêcheur de dominer en rond. En proposant une autre approche géopolitique, Moscou semble se dessiner un nouveau destin et assume ses responsabilités de grande puissance.

    Puissent les dirigeants du Vieux Continent écouter avec un peu plus d’attention la voix de la Russie… Il en va aussi de l’équilibre du monde

    « Ce crime de trop appelle une riposte », titraitLe Monde, avant-hier. Tous les crimes sont « de trop », mais on se tromperait si l’on inférait de ce titre vengeur que le grand quotidien du soir s’est rallié à l’idée qu’en droit commun tout crime appelle une sanction. Le crime visé par l’éditorial va-t-en-guerre de notre confrère moralement correct était naturellement l’attaque meurtrière au gaz qui a fait plusieurs centaines de victimes le 21 août dernier dans les faubourgs de Damas. Nul ne saurait plus ignorer que le recours aux armes chimiques constitue en effet un crime au regard des conventions internationales qui le proscrivent. Comme on ne saurait penser à tout, aucune convention internationale n’interdit ni le recours au terrorisme, ni l’égorgement de ses adversaires, ni d’ailleurs la guerre, civile ou non. C’est une lacune que l’on comblera certainement un jour ou l’autre.

    Revenons au crime perpétré sur le territoire syrien. Les États-Unis ayant donné le ton, il n’y a plus aucun doute pour tous ceux qui, de par le monde, ont réglé leur montre, leur conscience et leur politique sur l’heure américaine que Bachar el-Assad est l’auteur du massacre. Tant pis pour les commentateurs pointilleux qui, ici et là, observent que l’accusation fait fi de la présomption d’innocence, qu’un certain nombre de précédents qui sont encore dans tous les esprits devraient nous inciter à ne prendre qu’avec des pincettes les « preuves » made in USA, que la moindre des choses serait d’attendre les conclusions des enquêteurs dépêchés sur le terrain par l’ONU, et pour finir que seul le feu vert du Conseil de sécurité légitime une intervention armée dans les affaires d’un État souverain. Foin des réticences, des scrupules, du respect du droit. L’heure est à la « riposte ».

    Une riposte est normalement la réponse de l’offensé à l’offenseur, de l’agressé à l’agresseur, de celui qui a subi un dommage à celui qui le lui a infligé. En droit commun, s’agît-il de légitime défense, il est stipulé que la riposte doit être proportionnée à l’attaque. Aurions-nous donc été attaqués, offensés ou lésés par le gouvernement syrien que nous devions « riposter » à l’action qu’il a peut-être menée dans le quartier rebelle de la Ghouta ?

    Que les États-Unis, avec la bénédiction d’Israël, montrent leurs muscles et saisissent l’occasion de porter un coup à un État protégé par Moscou et par Téhéran, c’est leur politique, lourde de dangers dont ils prennent le risque. Que la Turquie, l’Arabie saoudite et le Qatar fassent tout pour installer les sunnites aux commandes de la Syrie, quitte à financer, à encourager, à recruter, à entraîner les djihadistes, vipères qu’ils auront réchauffées dans leur sein, c’est leur choix, irresponsable mais délibéré.

    Mais nous, nous la France, qu’allons-nous faire dans cette galère, qu’allons-nous mettre le doigt dans l’engrenage qui va nous happer peu à peu ? Sur quelles bases juridiques, sur quelles bases politiques, sur quel raisonnement cohérent? Depuis quand sommes-nous en guerre avec la Syrie ?

    On avait cru comprendre, il y a neuf mois, lors de l’intervention française au Mali, menée dans l’urgence et la clarté, à l’appel du gouvernement de Bamako, avec l’aval de l’ONU et le soutien de l’opinion, que la France prenait rang à l’avant-garde des pays résolus à s’opposer aux infiltrations et aux empiètements du terrorisme islamiste. Les errements de notre diplomatie face aux révolutions et aux évolutions tunisienne puis égyptienne pouvaient être mis sur le compte de notre ignorance et de notre prudence. Mais en faisant cause commune avec les fous de Dieu qui mènent aujourd’hui le djihad contre Bachar el-Assad, nous sommes en pleine démence, et nous paierons tôt ou tard les conséquences de l’erreur tragique que nous allons commettre.

    François Hollande a pris des airs de Jupiter tonnant pour annoncer au monde que « la France » avait décidé de « punir » la Syrie. La France n’a rien décidé du tout, et n’a aucunement les moyens d’un tel langage. Le gouvernement français ne se met en avant dans cette affaire, où les Français ne le suivent pas, que parce qu’il sait que ses arrières sont protégés par plus fort que lui. Ce n’est même pas la politique du chien crevé au fil de l’eau. Ce sont les gambades du caniche qui veut se faire bien voir de son maître, les aboiements du roquet qui à la première alerte se réfugira dans les jambes de son propriétaire. Comme quoi une politique imbécile peut aussi être une politique ridicule.



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