• Ils sont fort ces Veilleurs

    Veilleurs debout : les CRS fustigent les ordres !

    crs 

     

    Le 4 juillet 2013 

    Les CRS plutôt habitués à mater de l'énervé sont désarçonnés devant l'attitude des Veilleurs Debouts
    Vincent
    de Longueville
    Ecrivain, journaliste

    Les CRS en ont ras le calot des ordres à la mords-moi-le-nœud, et ne se privent plus pour le dire ! Un communiqué du syndicat Alliance, qui représente tout de même près de 40 % des officiers de police, relaie ainsi l’indignation d’une compagnie de CRS du Mans, montée à Paris vendredi dernier. Leur mission, qu’ils n’avaient visiblement pas l’option de ne pas accepter : assurer le maintien de l’ordre contre les Veilleurs debout ; contenir d’éventuels désordres autour du palais de l’Élysée. On imagine bien leur excitation à la lecture de l’ordre de mission, gonflés d’importance dans le petit matin sarthois à l’idée de tuer la révolution dans l’œuf, et sauver d’un même élan la patrie en danger.

    Et puis patatras ! À peine arrivés dans la capitale, tous leurs rêves de gloire envolés ! Ils découvrent que les Veilleurs debout se maintiennent très bien en ordre tout seuls. Qu’ils n’en veulent à personne, ne cassent rien, et même qu’ils ne font pas de bruit ! Non, ils restent simplement statiques devant des lieux de pouvoir, pour dénoncer l’incarcération à Fleury-Mérogis d’un étudiant pacifique défendant les droits de l’enfant, et l’utilisation des services de police à des fins politiques, quand les voyous, les vrais, ressortent libres des prétoires. Alors oui, ils comprennent que ces personnes, au fond, ne demandent que justice. Et surtout, ils comprennent que ceux qui les gouvernent ne comprennent rien.

    Forcément, après ça, le ton du communiqué est un peu narquois… L’envie ne me manque pas de le recopier tel quel, tant son éloquence est grande, mais je vais m’en tenir à cette citation détaillant les raisons de la colère, et qui pourrait bien servir de base au scénario d’un prochain épisode du Gendarme de Saint-Tropez : « Consignes approximatives, ordres, contre-ordres et panique des autorités ont nourri les six heures de vacation. Au final, une compagnie mobilisée pour 6 présumés Veilleurs debout qui auraient pu troubler la quiétude de la République ! »

    Qu’on se rassure, nos Manceaux n’ont pas fait le déplacement pour rien… Alors que la compagnie commence à regagner ses pénates et entrevoit déjà le repos mérité du guerrier, deux Veilleurs debout sont repérés à proximité de l’Élysée. Peur sur la ville ! Les RG avaient raison, ils l’ont vu sur les réseaux sociaux : la chambre à coucher du couple Hollande-Trierweiler est assiégée ! Ni une, ni deux, le convoi fait demi-tour, tous gyrophares hurlants, avec une consigne limpide cette fois : « Faire peur aux deux méchants trublions. » Voilà qui ferait un bon sujet au concours d’entrée dans la police : vous êtes une compagnie de CRS, vous devez effrayer un Veilleur debout, comment vous y prenez-vous ? Las ! Nulle trace de nos terroristes en puissance, évaporés avant l’arrivée des carabiniers. Échec de la mission « effrayer un Veilleur debout ».

    Le CRS du Mans repart amer. C’est vrai quoi, les provinciaux, on ne leur donne que les missions à la con. Je sais pas, moi, on aurait pu les convier au Trocadéro pour neutraliser les casseurs, d’autant qu’ils n’auraient pris la place de personne : ce jour-là, à la même heure, on avait dirigé l’essentiel des compagnies parisiennes vers la gare de Lyon, pour accueillir grand chef Manuel s’en revenant de la capitale des Gaules, où il avait vanté toute la journée son bilan sécuritaire. Même le préfet de police était venu lui faire des courbettes, présentant à grand chef son dos en guise de marchepied vers Matignon. Mais non, les autorités parisiennes sont à ce point jacobines qu’elles préférèrent une mise à sac plutôt qu’offrir les morceaux de choix aux provinciaux !

    Forcément, après tant d’espoirs déçus, l’ambiance est plombée dans les fourgons qui ramènent nos CRS vers la capitale des rillettes, des 24 Heures et des mutuelles d’assurances. Et avec tout ça, en plus, on va arriver tard, la soupe va être froide. Alors que le CRS francilien, lui, il est déjà chez lui, à mater Ruquier devant une pizza ! D’où le fort ressentiment qui transpire en conclusion du communiqué : « Visiblement, les autorités parisiennes ne savent plus quoi inventer pour obtenir toujours plus de CRS dans la capitale… Et ce, quel qu’en soit le prix ! »


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :