• FAIT DIVERS

    Posted on 11 octobre 2012 by Jean Pavée - Article du nº 272
    La pudibonderie communautaire islamique a encore exercé ses ravages ce lundi. Ne se contentant pas, comme à l’accoutumée, de frustrer les jeunes filles de culture musulmane en empêchant des rencontres entre filles et garçons du même âge, entravant ainsi leur développement psycho-affectif, la pression communautaire a poussé une adolescente de 14 ans, Myriam, à se jeter du septième étage de l’immeuble où elle habite, dans le quartier des Minguettes à Vénissieux (1).
    Pourtant si on ne se fiait qu’à la parole des responsables du collège ou de membres de la police, nous ne saurions pas les motivations de ce geste épouvantable. Le journaliste d’Europe 1, intervenant au journal de mardi midi (2), nous disant en effet que, selon leurs déclarations, « on s’interroge encore pour savoir si elle était persécutée » et qu’ « elle n’a pas précisé son mal être aux personnels sociaux et à certains professeurs ».
    Mais suivant sa déontologie, le journaliste interroge des enfants qui n’ont pas de ces pudeurs consistant à travestir la réalité. On apprend ainsi que « dans la réalité », Myriam subissait « l’acharnement d’un peu tout le monde » au collège. Elle avait « une mauvaise réputation, celle d’une fille facile ». « Cela a commencé sur Facebook, ils ont dit c’est une sale pute » « Tout le monde l’insultait dans la classe à ma sœur, elle était tout le temps isolée » témoignent des collégiens.
    La franchise de ces enfants permet de désigner le coupable : l’obsession mahométane de la virginité jointe à la recherche plus universelle d’un bouc-émissaire. Mais chut, tout rapport avec l’islam ne peut être que fortuit, la tolérance de l’islam à l’égard des femmes adultères ou des « filles faciles » étant légendaire.
    Sur RTL, est intervenue la maire de Vénissieux, Michèle Picard. Les auditeurs n’ont eu droit qu’à des propos lénifiants. Et carrément diffamants à l’égard de Myriam, puisque cet élue invoque un mal être éprouvé par la victime, comme si des préoccupations existentielles avaient été la cause de sa défenestration.
    Au lieu d’être révoltée par les motivations culturelles ayant conduit au harcèlement, Mme Picard se garde bien de les évoquer, égrenant des généralités banales sur le suicide, précisant que les tentatives de suicide ne sont pas le propre des Minguettes, induisant ainsi que cette tentative de suicide ne se distingue pas des autres.
    Mais « pourquoi pas d’alarme ? », lui demande-t-on. Elle semble penser que le boulot  a été fait par le personnel du collège puisque Myriam est « une jeune fille qui a été écoutée », a eu droit à des « horaires aménagés » et était sur le point de « changer d’établissement ».
    Ainsi comme d’habitude, on a droit à une absence de résolution du problème. On ne fait que le reporter. Et la victime est au final désapprouvée puisqu’on l’oblige à quitter son quartier, pendant que les vauriens qui l’ont fait souffrir pourront plastronner d’avoir fait partir une teuhpu.
    Sans surprise suivant cette politique consistant à refuser de s’atteler à la vraie source du problème, et faisant comme si nous avions affaire dans ce cas à un suicide pour raison existentielle, l’édile de Vénissieux affirme sans rire que la priorité, c’est qu’il y ait « plus de psychologues, d’infirmières scolaires » dans les établissements scolaires. Nous avons donc droit à l’éternelle ritournelle routinière du « plus de moyens » cher à une certaine gauche en panne d’idées et atteinte du déni de réalité.
    A ce titre, à nul moment, la responsable de Vénissieux ne prend ses responsabilités. A nul moment, elle ne nous évoque la nature du harcèlement subi. A nul moment elle ne nous fait part de son indignation, de son dégoût des accusations et des injures sexistes effectués par les vauriens victimes d’une éducation islamique sexiste. A nul moment, elle ne nous dit que tout cela aurait pu être évité si d’authentiques éducateurs, exerçant leur devoir, avaient sérieusement tancé et sanctionné ces tourmenteurs.
    Au lieu de cela, madame a fait l’autruche. Cette attitude est proprement dégueulasse. Pour Myriam, mais aussi pour les prochaines victimes, celles qui pourraient être acculées au suicide, mais aussi celles qui sans aller jusque-là risquent d’être brisées psychologiquement par d’autres harcèlements ou même tout simplement par l’angoisse de vivre éventuellement ce qu’a vécu Myriam. Votre absence de réaction appropriée, Mme Picard, s’apparente à de la non-assistance à personne en danger.
    Peu importe que Myriam soit une fille facile, une séductrice, une vierge ou quoi qui lui plaise. Peu importe que ce harcèlement ait reposé sur une réalité ou sur des calomnies, mais ce drame justifiait de la part d’un représentant du peuple, le rappel solennel qu’en France, une fille ou une femme est libre de ses sentiments, de son corps et que personne, pas même ses parents ne sont en mesure de s’opposer par une violence physique ou symbolique à ses désirs.
    En France, une femme est libre, si elle le souhaite, de se promener en portant une jupe, un décolleté, et d’être maquillée. Elle est libre de vivre et d’afficher une relation amoureuse. Cette liberté à laquelle elles ont droit leur permet de refuser tout mariage arrangé.
    Voilà encore une occasion supplémentaire de contribuer à l’émancipation de jeunes filles brimées qui s’échappe en raison de la lâcheté ou de la bêtise de cette femme politique. Ce stupide alibi d’une potentielle stigmatisation des musulmans conduit à ne pas nommer le problème que constitue le repli communautaire islamique sur des valeurs archaïques.
    Continuez comme cela, politiciennes et politiciens de France de l’acabit de Mme Picard, le harcèlement continu, les violences et le contraintes symboliques contre les femmes qui ont permis de construire dans les quartiers un pouvoir masculin fondé sur la loi du plus fort, ne feront que se renforcer. Tout cela entame toujours un peu plus les acquis antérieurs du combat pour la libération des femmes, et par propagation progressive dans les établissements scolaires ou dans les médias, pas que dans les quartiers sensibles.
    Jean Pavée

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