"Une possible affaire Fabius tétanise l'Elysée". Derrière ce titre choc, Libération a créé la polémique lundi matin, en se faisant l'écho de la "rumeur" selon laquelle, le ministre des Affaires étrangères détiendrait "un ou plusieurs comptes en Suisse". Une rumeur alimentée, poursuit Libé, par le fait que le locataire du quai d'Orsay serait dans le viseur de Mediapart. En effet, toujours selon le quotidien de gauche, Fabrice Arfi, le journaliste de Mediapart qui a révélé l'affaire Cahuzac, a rencontré Laurent Fabius samedi matin, afin, est-il écrit, "de confronter ses informations avec celles du ministre".

Nervosité

En plein ouragan Cahuzac, l'hypothèse de voir un tel poids lourd du gouvernement à son tour pris dans la tourmente ferait évidemment l'effet d'une bombe au sein de l'exécutif et dans l'ensemble de la classe politique. Sauf qu'avant même que l'article de Libé ne soit publié, le principal intéressé a nié en bloc ces allégations. Contacté par Libération, l'avocat de Laurent Fabius, Me Jean-Michel Darrois, certifie que "le ministre dément avec force toutes les rumeurs qui circulent et assure n'avoir jamais eu de compte en Suisse, ni dans aucun paradis fiscal".

Une ligne de défense qui n'est pas sans rappeler celle d'un certain Jérôme Cahuzac, à la différence près que, cette fois-ci, Mediapart est loin d'accabler le ministre. "Il n'existe surMediapart que ce qui est publié sur notre site", esquive habilement Fabrice Arfi, cité par Libé. Plus véhément, son "patron", Edwy Plenel, s'insurge sur Twitter : "Libération perd la tête : demain (lundi, ndlr), il transforme en information une rumeur sur Fabius en prétendant démentir une non-information de Mediapart". Une formule alambiquée, à la hauteur de la confusion - et de la nervosité, Mediapart prévoyant de révéler un nouveau scandale - qui règne dans le monde politico-médiatique depuis la semaine dernière